Après un an de crise sanitaire, 16 enquêtes et plus de 12 000 interviews, des Français affectés dans leurs relations sociales

Il y a près d’un an, un confinement total était annoncé pour combattre un virus émergent et bien peu connu. Une bonne occasion de se poser aujourd’hui pour prendre du recul et constater l’ampleur des bouleversements de la Covid-19 sur la vie des Français.  Au travers d’enquêtes solidaires menées lors des moments fort de la crise sanitaire, iligo apporte quelques éléments de réponse…

 

 

Dès le début du confinement, iligo a pris l’initiative d’interroger les Français pour comprendre les changements opérés par la crise sanitaire sur leur quotidien. Ainsi, à chacun des moments forts de cette longue année, les participants ont accepté de répondre à nos questions en reversant leurs récompenses pécuniaires aux hôpitaux de France – hôpitaux de Paris.

 

Plus précisément , 13 enquêtes ont été lancées lors du confinement du printemps 2020 pour évoquer une variété d’habitudes et de pratiques affectées par la pandémie. Le dispositif comprenait en complément la constitution d’une communauté d’une trentaine de participants répondant quotidiennement à des questions posées et interagissant entre eux. Suite à l’annonce du second confinement à l’automne 2020, iligo a lancé deux nouvelles enquêtes pour suivre l’évolution des habitudes sur la durée. Enfin une dernière enquête a pu mesurer les effets du couvre-feu hivernal à 18h.

 

Leurs 12 225 réponses nous permettent aujourd’hui de constater les évolutions sur trois moments forts : le confinement du printemps, le confinement automnal et le couvre-feu à 18h. Des 16 enquêtes lancées, il ressort principalement une accoutumance au télétravail par les travailleurs concernés et un effritement des relations sociales.

 

 

Le télétravail validé par les français qui le pratiquent : plus de 90% en sont satisfaits

 

La pandémie a eu pour effet d’encourager le travail en distanciel dès que possible pour limiter les contacts humains et la propagation du virus. Les Français concernés se sont accommodés du télétravail, puisque la satisfaction est toujours restée supérieure à 90%, atteignant même un pic à 97% lors du confinement automnal. Les télétravailleurs jugent à un niveau toujours élevé que le télétravail leur permet d’être plus productifs. 82% le pensaient en avril 2020 et 92% en février 2021.

 

Les télétravailleurs souhaitent voir cette habitude s’amplifier, mais de manière épisodique. Le nombre de jours idéal de télétravail est passé de 2 jours au printemps 2020 à 3 jours en automne 2020 et en hiver 2021. Seulement un quart des télétravailleurs déclaraient cet hiver vouloir le pratiquer tous les jours de la semaine.

 

Effectivement, le télétravail n’échappe pas à une forme de lassitude. 70% déclaraient ressentir de la monotonie et de la démotivation en février 2021, un chiffre resté stable depuis le début de la crise.  Une lassitude renforcée par la perte du lien social, de toutes ces formes informelles de communications qui égayent les journées et permettent d’apprendre les codes d’une entreprise*. Cette gêne s’est maintenue à plus de 80% pendant la pandémie.

 

Un effritement des relations sociales : la fréquence des actes sociaux journaliers baisse de 13 points en moyenne

 

L’impact de la crise le plus largement partagé est le tassement des relations sociales. Les résultats traduisent cette réalité : l’ensemble des indicateurs sont en baisse sur l’année, avec une rupture notable au moment du confinement automnal.

 

 

La baisse moyenne des indicateurs ci-dessus est de 13 points entre le printemps 2020 et l’hiver 2021. Les reculs les plus forts concernent la prise de nouvelles de ses proches, réalisée moins fréquemment (- 13 points), mais surtout les moments de divertissement et d’amusement avec ses amis (-15 points) qui pâtissent le plus de la pandémie alors qu’ils sont essentiels pour échapper à sa propre solitude.

 

La baisse des activités et loisirs extra-professionnels contribue à cette chute du contact humain. Les Français, à hauteur de 34%, déclarent aujourd’hui faire moins de sport qu’avant la période du Covid-19 alors qu’ils avaient conservé une activité sportive pendant le premier confinement (9% déclaraient en faire moins qu’avant le 1er confinement). Or, outre les bienfaits pour la santé, le sport est un vecteur de lien social car généralement pratiqué au contact d’autres personnes.

 

La moitié des urbains souhaitent en priorité retrouver des moments et des espaces de sociabilité

 

Les activités sportives mais aussi artistiques, culturelles, les pratiques festives, partir en voyage… autant d’activités et de moments de sociabilisation qui manquent. Lorsque l’on demande aux Français urbains de choisir l’activité qui leur manque le plus, presque la moitié nous répondent souhaiter maintenir les relations sociales avec leur famille et amis ou retrouver les bars et restaurants. En somme, retrouver des moments et des lieux d’échanges et de divertissement.

 

 

« Personne ne choisirait de posséder tous les biens de ce monde pour en jouir seul, car l’homme est un être politique et naturellement fait pour vivre en société ». Il y a presque 2400 ans, Aristote déclarait dans l’Ethique à Nicomaque que l’homme est un animal politique. Un constat cruellement actuel.

 

Pour retrouver plus de résultats et consulter l’article de CBNews : cliquez ici

 

 

*Source : Barth Isabelle. (2021, 6 mars) Le Monde. Covid-19 : Avec le télétravail, nous condamnons les jeunes recrutés à être des salariés de “troisième classe”