
Seconde main : 79% des Français motivés avant tout par les économies
En 2025, la seconde main n’est plus simplement une tendance passagère, mais bien une pratique ancrée dans le quotidien des Français. En effet, en 2024, le marché de la seconde main en France a connu une progression de près de 12% par rapport à 2023, confirmant son fort dynamisme. En revanche, ce dynamisme, soutenu principalement par l’engagement écologique et la recherche d’économies de la part des Français, reste-t-il encore aujourd’hui la principale raison de l’attrait pour la seconde main ?
Pour comprendre ce fort dynamisme du marché de la seconde main en France ainsi que les motivations qui le soutiennent, iligo a interrogé 1030 Français dans le cadre de son cycle d’étude de l’Observatoire du Consommateur Contemporain.
Premier constat fort : 67 % des Français achètent ou vendent des produits de seconde main.
Aujourd’hui, 8 Français sur 10 sont intéressés par les produits de seconde main (= vs 2024), et près de 7 sur 10en achètent ou en vendent. En effet, ce comportement est bien ancré dans les habitudes des Français : 78 % déclarent acheter de la seconde main, et 75 % en revendre, une tendance particulièrement marquée chez les 35-49 ans.
Un comportement porté par la possibilité de se débarrasser de ses objets inutiles et parfois encombrants (52 %), par la volonté de gagner de l’argent (49%) ainsi que par l’opportunité d’accéder à des produits de bonne qualité à moindre coût (49 %).
Lorsqu’il s’agit de qualifier ce que représente l’achat ou la vente de produits de seconde main, pour plus d’1 Français sur 2, acheter ou vendre des produits d’occasion est un moyen de se débarrasser de ses objets inutiles et parfois encombrants (-4 points vs 2024) ; pour 1 Français sur 2, c’est un moyen de gagner de l’argent (= vs 2024), notamment chez les 35-49 ans, ainsi qu’un moyen de profiter de produits de bonne qualité à moindre coût (-5 points vs 2024). L’aspect écologique et environnemental arrive en 4ème position pour 45 % des Français (-5 points vs 2024).
Bien que la conscience environnementale reste présente, elle recule à la 4ème position cette année. Les motivations utilitaires et économiques demeurent en tête, mais elles aussi enregistrent une baisse par rapport à 2024. Une évolution que l’on peut relier à un contexte économique plus difficile, poussant certains Français à privilégier d’autres priorités.
L’aspect économique, la principale motivation, tant à l’achat pour 79 % des Français, qu’à la vente pour 69%.
Les raisons qui incitent à vendre ou acheter des produits de seconde main sont globalement similaires.
Du côté des acheteurs, pour 79 % des Français, l’achat est motivé par l’aspect économique (-3 pts vs 2024). Le plaisir de dénicher des produits qui les intéressent ou leur plaisent arrive en 2ème position, cité par 55 % des Français (+1 pt vs 2024). L’aspect écologique, cité par 49 % des Français, perd 8 points par rapport à 2024, confirmant que les considérations financières deviennent prioritaires.
Du côté des vendeurs de produits de seconde main, l’aspect économique est également la principale motivation, citée par 69 % des Français (+13 pts vs 2024). Vendre plutôt que jeter est la 2nde raison, mentionnée par 60 % des Français (-16 pts vs 2024). Enfin, l’aspect écologique arrive en 3ème position, avec 46 % des répondants (-28 pts vs 2024).
Ainsi, bien que la dimension environnementale reste présente, elle ne figure plus parmi les motivations principales comme en 2024, reculant face à des considérations davantage liées au budget et à la praticité, dans un contexte marqué par l’inflation et le pouvoir d’achat des Français. La seconde main s’impose désormais comme un levier d’optimisation financière, aussi bien à l’achat qu’à la vente.
Des catégories phares partagées par tous : vêtements, biens culturels, et mobilier/décoration.
Types de produit – Acheteurs
Types de produit – Vendeurs
Cependant, l’électronique, la maroquinerie, l’électroménager, l’outillage et les produits de luxe restent un peu plus en retrait. Ce sont des catégories où l’achat neuf est davantage privilégié, notamment pour des raisons d’hygiène, de fiabilité et de confiance dans la qualité notamment lorsqu’il s’agit d’équipements techniques ou coûteux, car ils recherchent une garantie de qualité, un bon état de fonctionnement et une certaine tranquillité d’esprit.
Première raison du non-recours à la seconde main : un manque de confiance dans la qualité des produits (35 % des Français).
35 % des Français n’achètent ni ne vendent de produits de seconde main par manque de confiance dans la qualité ou l’état des articles. De plus, près d’un tiers évoque également la crainte des arnaques, des mauvaises surprises ou encore des doutes liés à l’hygiène et à la propreté.
Les plateformes en ligne : premier canal d’achat et de vente de produits de seconde main pour 64 % des Français
Concernant l’achat des produits de seconde main, 64% des Français achètent à travers les plateformes en ligne (Vinted, Vestiaire Collective, Back Market …), suivis par des sites en ligne généralistes (Leboncoin, eBay, Rakuten…) pour 55% d’entre eux. De plus, 1 Français sur 2achète sur des marchés (brocantes, vide-maisons, vide-greniers).
Du côté de la vente des produits de seconde main, le choix des canaux de ventes sont les mêmes que ceux des acheteurs, avec 62% des Français qui vendent à travers des plateformes en lignes, 61% sur des sites en lignes généralistes (Leboncoin, eBay, Rakuten…) et les marchés (brocantes, vide-maisons, vide-greniers…) pour 33% des Français.
Ainsi, les canaux privilégiés pour l’achat comme pour la vente de produits de seconde main sont largement dominés par les plateformes en ligne, qui s’imposent comme l’acteur central du marché. Les sites généralistes et les marchés physiques complètent ces pratiques, traduisant une complémentarité entre digital et terrain, mais avec une nette préférence pour le numérique.
Et demain, quelles perspectives ?
En conclusion, la seconde main s’affirme en 2025 comme une pratique profondément ancrée dans le quotidien des Français, portée avant tout par des motivations économiques. Si l’aspect écologique reste présent en 2025 tout comme en 2024, il tend à s’effacer derrière des considérations plus pragmatiques liées au pouvoir d’achat. Cette dynamique restera-t-elle centrée sur l’optimisation budgétaire, ou verra-t-on un retour progressif de la valeur d’usage, de la durabilité, voire d’un engagement plus affirmé en faveur d’une consommation davantage responsable ?
Méthodologie du baromètre
- Interviews réalisées sur CAWI (Computer-Assisted Web Interviewing)
- Terrain réalisé du 14 au 28 février 2025
- 1030 répondants de 18 à 69 ans représentatifs de la population française en termes de sexe, d’âge, de CSP et d’UDA5
A propos d’iligo :
iligo est une agence d’études dédiée à la compréhension des comportements de consommation et à la mesure des leviers marketing.
- Agence, car l’apport en conseil, notamment d’un pt de vue stratégique, est une composante des missions d’iligo.
- Etudes, car il s’agit de produire des recommandations opérationnelles en s’appuyant sur des données fiables, des observations quantitatives, qualitatives, passives ou hybrides. Mais la donnée n’est qu’un moyen pas une fin en soi.
iligo est particulièrement reconnue dans le domaine de l’innovation.
- Seule agence d’études présente dans le classement des 500 premières entreprises de la Tech française (source : Frenchweb édition 2017)
- Agence d’étude la plus primée lors des Trophées Etudes & Innovations 2016, 2017, 2018, 2019, 2021, 2022, 2023, 2024 notamment pour des protocoles avec Google, Twitter, Publicis, etc… (source : Offre Media/Syntec Etudes)
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